L’historique de notre combat contre l’idéologie FN

A Mantes-la-Ville, nous aspirons à une mosquée depuis 25 ans. Depuis, nos familles et nos représentants associatifs sont mobilisés dans le but de voir ce projet aboutir. Notre rêve est sur le point de devenir une réalité au 10-12 rue des Merisiers, dans les locaux de l’ancienne trésorerie de Mantes-la-Ville, si ce n’est les manœuvres de M. Cyrill Nauth, premier maire FN de l’île de France et de son équipe arrivés au pouvoir en 2014.

Fidèle à l’idéologie raciste et islamophobe de sa famille politique, M. Cyrill Nauth est venu perturber le climat apaisé de notre ville, dans laquelle musulman-e-s et non musulman-e-s, croyant-e-s et non croyant-e-s vivent ensemble depuis longtemps. L’objectif réel de la nouvelle équipe municipale, à défaut d’un réel projet pour la ville et ses habitants est de diviser les Mantevillois en les montant les uns contre les autres. Les vraies problématiques d’ordre social et économique qui préoccupent réellement l’ensemble des habitants de Mantes la Ville sont ainsi évitées.

Les délibérations du Conseil de la Camy et du Conseil municipal de Mantes la Ville de 2013 et les promesses de vente signées avec les 2 collectivités prévoyaient notre déménagement de la salle de prière provisoire actuelle vers les nouveaux locaux de la trésorerie en mai 2015. Refusant d’honorer les engagements contractés par la Ville en bafouant les règles élémentaires de la démocratie et du droit, le maire FN actuel retarde notre accès à nos nouveaux locaux.

Depuis, nous menons une bataille juridique et politique pour défendre notre droit à un lieu de culte officiel et digne de ce nom. Jusqu’à présent, cette bataille est en notre favorable. En voici l’historique :

L’échec du projet FN de démolition de notre salle de prière actuelle

Le cynisme du nouveau maire ne s’est pas limité à sa tentative d’empêcher l’installation de la nouvelle mosquée dans notre ville. Dès son arrivée au pouvoir, celui-ci a également essayé de nous déloger du local que nous occupons actuellement, nous faisant office salle de prière provisoire, au 119 boulevard Roger salengro. Son but étant de le démolir et d’y aménager un parking.

Les accords de 2013 entre l’AMMS, la Ville et la Camy prévoyaient notre déménagement vers les nouveaux locaux avant fin mai 2014 afin que la Camy puisse aménager un parking à la place de notre salle de prière provisoire. Alors que nous étions prêts à respecter notre engagement auprès de la Camy (et nous le sommes toujours !), le maire FN, lui, a refusé de signer l’acte définitif d’achat par l’AMMS des locaux de la trésorerie, entravant ainsi le scénario initial. Ceci ne l’a pas empêché de nous demander de restituer nos locaux provisoires conformément à nos engagements de 2013 !

Suite à notre refus de restitution des locaux actuels dans ces conditions, M. Cyrill Nauth nous a assigné en justice en août 2014 en référé au tribunal de grande instance de Versailles afin de demander notre expulsion. Verdict : le maire FN a été condamné en Février 2015 à nous verser une indemnité de 2000€, et à prendre en charge les dépenses de la procédure judiciaire. Notre combat juridique a payé. La justice nous a accordé de fait le droit de continuer à occuper notre salle de prière actuelle, contre la volonté du maire.

La médiation avortée par le Maire FN

Afin d’éviter l’enlisement de notre projet dans une bataille juridique interminable, nous avons tenté de dialoguer avec M. Cyrill Nauth dès son élection et ce, malgré sa campagne électorale clairement hostile à la communauté musulmane.

Nos tentatives de médiation ont échoué : nous n’avons été reçus qu’une fois en Avril 2014. Nous avons exprimé, par écrit, notre volonté de trouver une solution à l’amiable au maire en lui proposant une reprise du dialogue, en vain. Depuis, nous sommes traités avec mépris, puisque nos demandes de rendez-vous restent sans suite.

La Préfecture a suivi notre projet depuis le début. Elle en maîtrise parfaitement le dossier. Par conséquent, elle a tenté une médiation en organisant plusieurs réunions avec les parties prenantes (AMMS, Ville, Camy). Le maire a refusé systématiquement les différentes propositions d’issue et en retour, il n’en a proposé aucune.

Par ailleurs, dans le cadre de son référé pour nous expulser de notre salle de prière actuelle, le Président du tribunal de grande instance de Versailles a, lui aussi, conclu à la nécessité d’une médiation entre l’AMMS et le maire pour trouver une solution à l’amiable. Une demande de nouveau refusée par ce dernier.

Intervention du Préfet des Yvelines 

Devant le refus total du M. Cyrill Nauth de trouver une solution, et suite à sa politique clairement discriminante à l’encontre des mantevillois de confession musulmane, nous avons saisi les services de l’Etat et son représentant, M. Erard Corbin de Mangoux, le Préfet des Yvelines.

Constatant le blocage total de la situation et les risques d’ordre public encourus, ce dernier a personnellement écrit au Président de la Camy début mai 2015 pour demander aux élus communautaires de se ressaisir de notre dossier et d’évaluer la possibilité d’une vente directe du local de la trésorerie entre la Camy (toujours propriétaire) et l’Association des Musulmans de Mantes Sud.

Le Président de la Camy, M. Paul Martinez, a donné une suite favorable à la demande du Préfet. Il a alors inscrit ce point à l’ordre du jour du Conseil communautaire du 19 mai 2015. Le Conseil communautaire a délibéré favorablement pour une vente directe entre la Camy et l’AMMS du local de la trésorerie. Sur les 80 élus communautaires, seuls les 7 élus du Front National de Mantes la Ville ont voté contre.

Par conséquent, le 29 mai 2015, une promesse de vente a été signée entre la Camy et l’AMMS pour la vente directe du local de la trésorerie et ce, afin d’y emménager notre future mosquée.

Des attaques répétées contre la salle de prière et ses dirigeants 

Depuis l’arrivée de la nouvelle équipe municipale, notre salle de prière et nos responsables associatifs sont visés par des attaques haineuses. Alors que la salle de prière actuelle est ouverte depuis 2002 et qu’aucun acte d’hostilité n’a été déploré depuis, depuis mars 2014, et donc depuis l’arrivée aux affaires de la nouvelle équipe municipale, nous sommes clairement visés par une série d’actes de dégradation et de menaces. Profanations, tentatives d’intrusion, courriers anonymes d’insultes et d’intimidations, menaces sur les personnes responsables de la salle de prière avec dégradation de leurs véhicules devant leur domicile, etc. sont devenus notre quotidien.

Le maire actuel a même été jusqu’à se féliciter dans la presse du soutien de groupuscules d’extrême droite venus d’aillers pour monter une partie de la population locale contre notre projet.

Ces agissements et ces provocations d’un autre âge ne nous détourneront pas de notre voie pacifique et légale pour obtenir notre lieu de culte. Ces attaques répétées n’altèreront aucunement notre détermination.

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