La Mosquée Mantes Sud rencontre Cyril Nauth, Maire FN de Mantes-la-Ville

Façade extérieure de la Mosquée Mantes Sud

Après une très forte mobilisation, après avoir rempli toutes les conditions nécessaires (y compris financière), et dans l’attente de la date de signature définitive de l’attribution du local de l’ancienne trésorerie afin d’y aménager la future salle de prière, une délégation, composée de 2 membres du conseil de l’Association des Musulmans de Mantes Sud et 2 membres de la communauté musulmane, s’apprête à rencontrer Cyril Nauth, Maire FN de Mantes-la-Ville. Retrouvez la lettre ouverte du Président de l’Association des Musulmans de Mantes Sud à Monsieur le Maire et – très vite – un compte-rendu de cette rencontre. 

Objet : Salle de prière / acquisition du local de l’ancienne trésorerie 

Monsieur Le Maire,

Vous avez répondu favorablement à notre demande de rendez-vous et nous vous en remercions. Nous serons donc présents le mardi 15 avril à 10H00. Pour autant et afin de mieux préparer ce rendez-vous, nous avons souhaité attirer votre attention sur certains points et retracer l’historique de ce projet.

La communauté musulmane revendique un lieu de culte digne et officiel depuis 25 ans à Mantes la Ville. Durant cette longue période, deux générations et trois associations se sont succédé jusqu’à ce jour. En effet, les citoyens de confession musulmane n’ont pas pu pratiquer leur culte, pourtant liberté constitutionnelle, dans un lieu digne et à la lumière de nos préceptes républicains.

Dans le même temps et dans les villes avoisinantes, Mantes-la-Jolie et Limay notamment, ces projets ont vu le jour en donnant de la valeur ajoutée aux deux villes respectives tant sur le plan urbanistique, que culturel mais plus encore sur le vivre-ensemble.

Si à Mantes la ville nous réclamons un lieu de culte digne et officiel, c’est d’abord parce que c’est un droit et surtout parce que c’est une nécessité voire un devoir au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Pour les offices religieux importants, les salles de prière des autres villes sont saturées sans parler des autres fonctions de ces lieux. Au-delà de leur fonction cultuelle, la salle de prière joue un vrai rôle social à chaque moment de la vie qui nous régit (mariage, naissance, et bien sûr accompagnement des familles dans leur deuil). C’est aussi un lieu « ressource » pour les personnes et/ou familles en difficulté.

Sur le plan religieux et d’ordre publique, une salle de prière officielle et digne c’est aussi un rempart contre les mouvements intégristes et sectaires qui trouvent de meilleures conditions dans des locaux insalubres et non officiels pour diffuser leurs propagande de rejet de l’autre légitimée au nom de l’obscurantisme qui nait de tout extrémisme.

Après plusieurs tentatives infructueuses d’achat de locaux, la communauté a pu disposer en 2002 du pavillon situé au 119 boulevard Roger Salengro mis à disposition par la Ville pour y installer une salle de prière. Ce pavillon est toujours utilisé aujourd’hui. Ce local est exigu, insalubre et ne respecte aucune condition de sécurité notamment en matière de réglementation incendie et d’évacuation et de manière générale, le local n’est pas conforme à la réglementation des ERP.

Contrairement aux arguments avancés par certains, nous avons une convention avec la ville pour occuper ce local et payons un loyer.

Pour toutes ces raisons, nous avons cherché à monter un projet :

Dans une transparence totale : nous avons constitué une association régie par la Loi de 1905, autrement dit une association purement cultuelle. Dans le fonctionnement interne, nous avons également pris le soin de séparer la partie administrative de la partie religieuse. En effet, la gestion courante est assurée par des bénévoles alors même que l’imamat reste dans son seul domaine de prédilection. Ce cloisonnement permet ainsi une clarté totale dans le rôle de chacun. Au-delà de l’aspect organisationnel, nous avons également souhaité le statut « cultuel », afin d’assurer à l’ensemble de nos concitoyens mantevillois qu’aucune de nos actions ne puisse être financée par des deniers publics auxquels nous contribuons nous même. En effet, comme vous le savez, ce statut interdit de par la Loi tout financement public. Nous vivons de nos fonds propres et l’acquisition de la salle de prière sera exclusivement financée par des dons.

Dimensionné au besoin : nous n’avons pas souhaité nous lancer dans un projet de salle de prière ostentatoire. Bien au contraire, nous avons opté pour un bâtiment existant et non une construction. Un bâtiment pouvant accueillir jusqu’à 690 personne maximum pour répondre au besoin exprimé.

Finançable localement : Pour l’indépendance du projet et pour se prémunir de tout interventionnisme quel qu’il soit, nous avons là également opté pour un projet à la hauteur des capacités de financement de la communauté musulmane locale. Nous n’avons fait appel à aucun financement étatique ou institutions étrangères. Le financement de l’acquisition du nouveau local de la salle de prière est entièrement financé par les dons.

De salle de prière de proximité : le local choisi, l’ancienne trésorerie, est au croisement des 3 quartiers, les Merisiers, les Plaisances et les Bâtes. A eux 3, ces quartiers abritent la majorité des fidèles concernés par la salle de prière pour éviter ainsi les problématiques liées au stationnement. Le local est également servi par 4 lignes de bus.

Comme vous le savez, le pavillon qui accueille la salle de prière actuelle est voué à la destruction dans le cadre de l’aménagement de cette entrée de la ville. D’ailleurs, les Services de la Ville ont apposé ce matin sur la façade du pavillon le permis de démolir. Cette décision a été entérinée par le Conseil municipal en date du 27 janvier 2014. La salle de prière doit laisser place à un parking. La démolition devrait intervenir très prochainement.

Pour le projet d’acquisition de la trésorerie, nous avons entrepris toutes les démarches légales pour le déménagement de la salle de prière, en voici le rappel :

Le Conseil municipal en date du 11 octobre 2013 a voté l’achat du local de la trésorerie de Mantes la Ville afin de le revendre aussitôt à l’AMMS pour y aménager la nouvelle salle de prière. Sur le plan financier, la Ville est un simple intermédiaire. Cette opération immobilière ne générera aucun profit pour la Ville tout comme elle ne lui coûtera pas un centime. Le projet est entièrement à la charge de l’association et de la communauté musulmane.

Le Conseil de la Communauté d’agglomération a voté le 26 novembre 2013 à l’unanimité la vente du bâtiment de la trésorerie à la Commune de Mantes la Ville afin que cette dernière le revende à l’AMMS pour y aménager la nouvelle salle de prière.

Nous avons signé avec la Ville et la Camy la promesse de vente le 18 décembre 2013 et le dépôt de garantie des 10% a été versé par l’association.

Nous avons déposé le permis de construire le 24 février 2014. La commission départementale de sécurité a donné son avis favorable vendredi 04 avril  

Par courrier du 31 janvier 2014 et par décision favorable de la commission permanente du 14 mars 2014, le Conseil Général des Yvelines nous a octroyé par convention une emprise autour du bâtiment permettant l’ouverture d’issues de secours à l’arrière du bâtiment et de places de parkings.

Le 09 avril, et par courrier auprès du notaire, nous avons renoncé à la condition suspensive pour l’obtention d’un crédit bancaire et mis à disposition la totalité de la somme d’achat du local et des frais à la disposition du notaire sur le compte bancaire de l’association.

Pour conclure, Monsieur Le Maire, nous sommes ouverts à la discussion pour trouver les solutions adéquates pour éviter toute complication sur ce dossier sensible par nature. Nous ne souhaitons nullement que tout ce travail de plusieurs années soit prisonnier des enjeux dogmatiques, des amalgames ou de quelque anathème. Nous sommes prêts à prendre toutes nos responsabilités comme nous l’avons toujours fait et souhaitons voir tous les acteurs autour de ce projet faire de même au nom de l’égalité de traitement et de la tranquillité publique.

Veuillez agréer, Monsieur le Maire, nos salutations les meilleures.

Le Président 
Abdelaziz EL JAOUHARI

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